Biographie
Elle grandit au Mexique et reçoit une éducation libérale (Summerhill School). Cette éducation sera un élément déclencheur du féminisme qui sera présent dans ses œuvres1. À dix-huit ans, elle va étudier à la Sorbonne en France, pour apprendre le français. La France, dit-elle, a toujours été un rêve pour elle et sa famille2,3. À 22 ans (1991), durant ces études en Histoire des Arts à l’Université Iberoamericana de Mexico (Mexique), elle a un grave accident de voiture. La colonne vertébrale fracturée, elle est forcée à rester alitée pendant plusieurs longs mois4. Cet évènement va beaucoup forger son travail artistique.
Par la suite, voulant devenir plasticienne, elle étudie à la Winchester School of Art, pour s’y dédier complètement. En 1994 elle obtient son diplôme et elle présente son travail Soy au Musée d’Histoire de Saint-Pétersbourg en Russie.
Elle retourne au Mexique où elle enseigne et travaille comme plasticienne. Durant cette période, elle travaille dans centre hospitalier auprès de jeunes femmes boulimiques et anorexiques.
Elle revient ensuite vivre à Paris.
Œuvre
Le corps et la mémoire sont les thèmes centraux dans toute son œuvre. Son œuvre est très intime et sensible. Christine Frérot, décris comment Carmen Mariscalle traite du « corps » dans ses œuvres. Elle constate une dématérialisation et une transfiguration de l’évidence charnelle, une distance et un détournement de la réalité physique par le symbole, la conscience du temps, le désir ou la préoccupation de communiquer la dimension culturelle de leur sexe1. Elle transpose la sphère intime et familiale à la sphère culturelle.
La mémoire
Carmen Mariscal, essaie de rendre visible l’invisible5. Elle reconstruit des souvenirs à partir de lieux et d’objets. À travers cette reconstruction, elle questionne la fragilité du corps qui traverse le temps. Elle utilise l’architecture dans ses installations pour recréer des environnements. Elle utilise comme matériel des objets qui ont des significations personnelles, émotionnelles et historiques6.
Elle fait une exposition, La Novia à partir de la robe de mariée de sa grand-mère. Elle fait une série d’auto-portraits avec la robe. Elle restitue une mémoire familiale et par la même occasion questionne la condition des femmes.
L’enfermement
Le sentiment d’enfermement est un thème qui l’influence beaucoup. À la suite de son accident de voiture, elle se retrouve cloitrée à l’hôpital. L’artiste explique que, dès qu'[elle] le pouvais, [elle] s’asseyai[t] et peignait sur des thèmes liés à la douleur extrême, la frustration et l’isolement. C’est alors qu[‘elle] [prend] conscience de la fragilité du corps humain, de la manière dont il pouvait se briser puis se réparer. Le temps passé sur [s]on lit d’hôpital [lui] a aussi ouvert les yeux sur ce que signifie la réclusion7. Elle corps deviendra comme une barrière, une forme d’enfermement.
En 2015, elle expose Traces/Rastros au Creusot à L’A.R.C, une installation qui traite de l’enfermement dans une de ses « boites ». Elle superposition des barbelés sur un papillon. Elle explique [qu’]un jour, à Mexico, [elle] trouve un papillon mort, à terre. C’était un Monarque, un papillon qui, chaque année, migre du Canada au Mexique. […] Ils traversent donc sans problème les frontières canadienne et américaine, et le refont dans l’autre sens, facilement, détaille-t-elle. Cela [lui] a fait penser à cette question des frontières, si importante au Mexique, pour les gens qui veulent les passer.